« L’aventure des Marguerite », un scénario ambitieux sur plusieurs époques

Image extraite du film L'Aventure des Marguerites.
© 2019 RADAR FILMS - LA STATION ANIMATION  - PATHE FILMS - ORANGE STUDIO

Rencontre avec l’acteur Clovis Cornillac pour son rôle dans L’Aventure des Marguerite.

Comment avez-vous rencontré Pierre Coré ?

En faisant une voix sur SAHARA, le temps d’une journée. Je ne le connaissais pas et j’ai découvert un homme intéressant, doux, très fin : cela a été une belle rencontre. Aussi, quand il m’a appelé deux ans après pour me parler de L’AVENTURE DES MARGUERITE, j’ai été séduit par son projet et j’ai eu envie de jouer pour lui. Même si ma priorité est désormais de réaliser, notre rencontre avait été tellement formidable et le scénario était tellement original que j’ai décidé de le suivre.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?

Plusieurs choses, à commencer par son ambition et son thème ! Je pense qu’un film qui se déroule sur plusieurs époques et qui n’est pas un projet américain est forcément ambitieux. Même si ce n’est pas dans notre ADN, en France nous avons aussi le droit de rêver et de fabriquer des œuvres audacieuses dont la narration n’est ni classique, ni conventionnelle. Ensuite, parler de l’adolescence et de la filiation à travers l’aventure de deux jeunes filles, à 70 ans d’intervalle, et d’une malle magique, demande une incroyable maîtrise. Enfin, ce film est le fruit d’une grande réflexion car Pierre sait ce qu’il filme, comment et pourquoi il le filme. Il a une parfaite conscience du coût de son projet et il a su optimiser son budget. Pour moi, ce film est un divertissement intelligent, plein de fraîcheur, et très abouti.

Avez-vous été touché par la dimension de conte du film ?

Ce qui est compliqué, c’est la sémantique et le langage : parler de conte, de merveilleux, et de poésie est à l’heure actuelle à bannir en termes de promotion ! (rires) Cela ne séduit plus le public. Mais en réalité, j’adore ce registre que je trouve très noble.

Dans la partie contemporaine, vous campez une sorte d’éternel adolescent.

Mon personnage a quelque chose de très sympathique et de débonnaire, mais on a envie de lui demander « c’est quoi ta vie ? ». Il est comme ces gars un peu paumés, un peu tire-au-flanc, mais franchement gentils, que nous croisons tous.

Dans la partie historique, comment pourriez-vous définir votre personnage de résistant ?

Il est très peu présent et le personnage est presque un clin d’œil. Il n’est pas une lumière, pas très habile non plus, mais généreux et très courageux car c’est un résistant de la première heure. C’est un gentil benêt dont le point commun avec mon autre personnage est la bienveillance.

Image extraite du film l'aventure des Marguerites.
© 2019 RADAR FILMS – LA STATION ANIMATION  – PATHE FILMS – ORANGE STUDIO

Comment s’est passée votre collaboration avec la jeune Lila ?

Elle a une vraie personnalité : c’est une belle personne, solaire, très cinégénique, ce qui est agréable car la caméra la magnifie. C’est « quelqu’un ». Je n’aime pas parler des enfants ou des adolescents comme des acteurs, mais j’ai trouvé intéressant sa façon d’être au travail. Et avec Pierre, elle avait un rapport de proximité, mais toujours dans le travail. Elle, comme Nils, ont chacun une personnalité bien affirmée. Pour autant, ils restent ancrés dans le présent.

Avez-vous coaché les jeunes ?

J’ai cherché en effet à les mettre à l’aise pour que le tournage ne soit pas une galère pour eux. Ils n’ont ni les connaissances, ni la pratique des professionnels, et parfois jouer peut être dur et fatiguant : alors j’ai essayé de les accompagner. Plus nous avons d’expérience, plus nous connaissons de situations, mieux nous pouvons trouver les mots qui réconfortent ou les paroles qui rassurent. Mais tout doit rester inscrit dans un rapport de travail car il n’est jamais bon avec des jeunes, enfants ou ados, d’être copains. Après, ils risquent de tout mélanger : rien n’empêche de les amuser ou de les apaiser sur le tournage, mais en dehors du plateau, non. C’est la mission de leur coach de les soutenir, de les suivre, de veiller à leurs devoirs etc.

Parlez-moi de vos rapports avec Alice Pol.

Tout s’est passé parfaitement car c’est confortable et réjouissant de travailler avec elle. Elle a du talent et une vraie présence et c’est une grande bosseuse. Depuis, j’ai tourné mon film avec elle et je la connais beaucoup mieux.

Comment Pierre Coré vous a-t-il dirigé ?

Nos relations étaient simples, faciles et spontanées. Nous n’avions pas besoin de nous parler beaucoup pour nous comprendre. Il était content de ce que je pouvais proposer par rapport à la lecture du scénario et j’ai eu du plaisir à jouer, sans jamais avoir le sentiment d’être à côté. Si j’allais parfois un peu loin, ça l’amusait car il savait ce qu’il voulait et ce qu’il filmait. Je n’avais pas l’impression de jouer pour remplir un cadre mais pour servir sa vision.

Vous êtes vous-même réalisateur. Avez-vous été tenté de conseiller Pierre sur la mise en scène ?

Je ne me mêlerai jamais de mise en scène sur un film que je ne réalise pas ! Je trouve qu’un film ne peut être réussi que si nous travaillons tous pour quelqu’un. Je serai donc le dernier à empêcher le réalisateur de faire son film : les plans ne me regardent pas. Mon job, c’est d’être à l’écoute et de faire de mon mieux pour satisfaire le metteur en scène. Je peux avoir une solution de temps en temps à apporter si je suis sollicité. Mais si on ne me sollicite pas, je n’irai jamais m’en mêler. Et je veux être totalement disponible au tournage.

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