Pascal Elbé rejoint l’aventure du film « Le cœur en braille »

Image extraite du film La coeur en braille.
© 2016 AJOZ FILMS, GAUMONT, FRANCE 2 CINEMA, LES MAGNIFIQUES, NEXUS FACTORY

Pascal Elbé joue pour la deuxième fois sous la direction de son ami de longue date Michel Boujenah. Après le film Père et fils, ils se retrouvent pour Le cœur en braille.

COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE LIVRE DE PASCAL RUTER ?

Grâce à un ami producteur qui souhaitait m’en confier l’adaptation. Il est vrai qu’il y avait un vrai potentiel pour une transposition à l’écran car je me suis rendu compte que les deux gamins peuvent nourrir une fiction intéressante. Et puis, j’ai tout de suite pensé que c’était une histoire pour Michel Boujenah et il y a d’ailleurs été particulièrement sensible : je trouvais qu’il y avait un univers – celui de l’enfance – qui correspondait à sa sensibilité.

QU’EST-CE QUI VOUS A TOUCHÉ DANS CETTE HISTOIRE ?

Le parcours de ces deux gamins, auxquels il manque quelque chose pour qu’ils puissent prendre leur envol, est magnifique : ils vont s’accompagner mutuellement pour être plus forts. J’ai été touché par ce passage de l’enfance à l’âge adulte et par ce gamin qui devient presque le père de son père.

QUI EST CE PÈRE QUI VOUS INCARNEZ ?

C’est un homme très touchant qui est dans le déni : il se laisse sombrer et entraîne son fils avec lui. Je le vois comme quelqu’un qui ne parvient pas à faire le deuil de sa femme, alors qu’elle est partie depuis longtemps. Du coup, c’est son fils qui le bouscule. Et j’aime bien quand on inverse les rapports. C’est une relation assez révélatrice : j’ai beaucoup de copains qui, à presque 50 ans, n’ont toujours pas franchi le cap des responsabilités. Cela dénote un problème de maturité. Ce type-là préfère s’enfermer dans sa bulle plutôt que d’accepter la situation et que « ce ne soit plus jamais comme avant ». Finalement, il y a deux enfants sous le même toit ! (rires)

POURQUOI SE REFUSE-T-IL À DIRE LA VÉRITÉ À VICTOR ?

Il a un réel problème de communication. Quand la mère est absente du schéma familial, c’est terrible : un pont est coupé et il devient très difficile de se comprendre. Le fils a du mal à aller vers son père. De même, le père a du mal à aller vers son fils. Pour cet homme, c’est une situation très difficile : il se retrouve du jour au lendemain avec un jeune adulte et il ne sait pas comment répondre à ses questions. Mon personnage n’est pas armé pour affronter tout cela : il n’arrive pas à trouver les mots pour s’exprimer. C’est difficile de trouver sa place de père. Père et fils vont grandir ensemble.

LES ENFANTS ÉVOLUENT DANS DES MILIEUX TRÈS DIFFÉRENTS…

Leurs familles sont très dissemblables : elles incarnent deux stéréotypes très différents. D’un côté, il y a la famille de Marie, complètement disloquée et chaotique avec un père excessivement strict. De l’autre, il y a ce père qui part à la dérive et qui ne parvient pas à réagir face à la perte de sa femme. Il se retrouve livré à lui-même et il n’est pas prêt.

COMMENT S’EST DÉROULÉ LE TOURNAGE AVEC LE JEUNE JEAN-STAN ?

C’est un gamin curieux de tout, ce qui est vraiment agréable. Comme partenaire, il est tout le temps à l’écoute, très ouvert, et donc on joue vraiment à deux. D’ailleurs, dans la vie, c’est un ado très mature et assez étonnant. Ce qui m’a plu chez lui, c’est qu’il n’est jamais figé, jamais dans la posture.

ET AVEC MICHEL BOUJENAH ?

C’est un bonheur absolu de tourner avec lui. Cela fait vingt ans qu’on se connait, et à chaque fois qu’on se retrouve, c’est comme si on s’était quittés la veille. Quand je suis sur le plateau avec Michel, cela me ramène tout à coup à PÈRE ET FILS. C’était un peu comme si je revenais à la maison. Il y a une vraie continuité avec lui.

POUVEZ-VOUS ME PARLER DE LA DIRECTION D’ACTEUR DE MICHEL BOUJENAH ?

On se comprend à demi-mot. Je vois très vite où il veut aller et il n’a plus qu’à appuyer sur un bouton. On fait des répétitions, mais on a des automatismes de travail, ce qui est très confortable. Il arrive bien préparé et nous fait répéter pour arriver à trouver le juste ton. C’est un réalisateur extrêmement ouvert qui accepte qu’on lui fasse des propositions. On a une liberté absolue !

VOUS ÊTES TRÈS COMPLICE AVEC CHARLES BERLING.

Quand nous nous sommes retrouvés ensemble en Belgique, cela nous a ramenés à l’époque du tournage de PÈRE ET FILS. C’étaient des retrouvailles professionnelles et ça nous a fait plaisir de renouer et d’échanger dix ans après. Charles fait partie de mon « noyau dur » et c’est comme une évidence de travailler avec lui.

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