INTERVIEW. « Avec Les Gardiennes de la planète, j’ai souhaité faire de l’anthropomorphisme maîtrisé »

Image extraite du documentaire "Les gardiennes de la planète"
© Pan Distribution

Avec Les Gardiennes de la planète, offrez-vous une plongée au plus près des baleines. Jean-Albert Lièvre nous dévoile les secrets de son documentaire qui célèbre ce mammifère essentiel à l’équilibre de l’écosystème marin. Rencontre.

Vous avez choisi un schéma de production inhabituel en travaillant avec une équipe réduite. Quel est le bilan de cette aventure ?

J’ai toujours travaillé en équipe réduite. Dans le cadre d’un documentaire, je trouve cela c’est plus simple et efficace, surtout pour l’animalier, car on peut se déplacer rapidement, changer de lieu si les animaux ne sont pas là, ou si la météo n’est pas bonne. On a une infinité plus grande avec les équipes locales, les pêcheurs, les guides, etc. Ça m’a permis de faire ce film avec un faible budget, tout en vivant une aventure humaine enrichissante.

Cette démarche a notamment permis de préserver la tranquillité des animaux et de respecter l’environnement, n’est-ce pas ?

Oui, on a eu la chance de travailler en plein Covid, nous étions seuls sur le plan d’eau, sans nuisance sonore et sans tourisme. Les animaux étaient beaucoup plus tranquilles et venaient plus facilement au contact. Ça nous a permis de faire des images assez étonnantes, au Mexique, à Tahiti et ailleurs.

Image extraite du documentaire "Les gardiennes de la planète"
© Pan Distribution

Le point de vue adopté est celui de la baleine. Pouvez-vous expliquer votre choix ?

Je voulais que le spectateur se sente observer par l’animal, que la salle de cinéma regarde les baleines et vice versa. Je voulais faire revivre aux spectateurs l’expérience que j’ai eue de nager avec les baleines. J’ai souhaité faire de l’anthropomorphisme maîtrisé, car on sait aujourd’hui que les animaux ont des sentiments et donc, de la compassion.

La musique occupe une place importante dans le film. Comment a-t-elle été pensée ?

J’ai toujours travaillé mes musiques en amont. Au moment de l’écriture, j’écoute des morceaux et je les choisis. Je voulais une variété de musique qui représente un peu la variété des chants des baleines. Par exemple, les baleines à bosses ont de la musique classique, les baleines boréales du jazz et les cachalots du rap. Les musiques ont toutes un sens dans les paroles, elles sont en anglais et elles expriment à chaque fois un point précis de l’amusement, de la souffrance ou de l’incompréhension.

Image extraite du documentaire "Les gardiennes de la planète"
© Pan Distribution

Quel message souhaitez-vous faire passer au jeune public ?

Le message principal, c’est de réaliser que la société humaine n’est pas la seule société intelligente sur cette planète. Nous sommes là, à côté d’autres êtres humains intelligents, tels que des baleines ou des éléphants. Je voulais montrer l’importance de se reconnecter à la nature. Les baleines occupent un territoire beaucoup plus important que nous et depuis plus longtemps, on a peut-être des choses à apprendre.

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