Gaëlle Falzerana, co-réalisatrice du Grand Cirque aux côtés de Booder, nous en dit plus sur son long métrage drôle, touchant et plein de vie. Rencontre.
Le Grand Cirque est une ode à la vie, n’est-ce pas ?
Oui, tout à fait. C’était notre volonté, rendre hommage aux enfants hospitalisés, aux clowns, au personnel hospitalier et le faire de façon joyeuse, sans pour autant éviter le sujet. Nos personnages ne sont pas des enfants malades, ce sont des enfants avant tout. Ils sont remplis de vie.
Vous avez rencontré un vrai clown. Comment s’est passé l’entretien et que vous a-t-il appris de son métier ?
Il y avait une véritable volonté de partage et de transmission. C’est ce que l’on a essayé de faire ressentir par la suite dans le personnage de Michel, interprété brillamment par Gérard Giroudon. Il nous racontait la joie de voir les yeux des petits s’illuminer dès son arrivée et l’importance de ne pas laisser transparaître son émotion face aux jeunes patients. De l’empathie oui, mais pas de pitié. Les enfants ressentent tout.

Vous vous êtes inspirés de films cultes, comme Les Goonies ou Hook. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces références ?
Ce sont des films de notre jeunesse, d’aventure, familiale, sans vulgarité. Nous aimions cet esprit de groupe et dans Hook, je reconnaissais un peu Booder dans ce rôle de Peter Pan. C’est un grand enfant, avec les jeunes acteurs, sur le tournage, Booder faisait les 400 coups. J’en ai profité pour filmer des moments volés d’ailleurs.
Comment avez-vous fait pour faire de l’hôpital, ce lieu habituellement décrit comme austère, un univers chaleureux et réconfortant ?
Ça a été un travail d’équipe sur le plateau avec le chef opérateur Lubomir Bakchev, la cheffe déco Noëlle Van Parys, puis après en post-production avec l’étalonneuse Evy Roselet. Nous étions dans un véritable hôpital en fonction, qui a tout un étage réservé aux tournages. L’univers était froid et anxiogène. Il fallait habiller ces murs de couleurs, de lumière chaude et par la suite, nous avons joué avec les contrastes et la saturation. Je voulais quelque chose de solaire à l’image des enfants et de Booder.

Avez-vous eu des premiers retours du personnel médical et/ou des enfants malades qui auraient vu le film en avant-première ?
Oui ! Dès la première date à Marseille. Un petit garçon a levé la main, on le distinguait à peine dans cette grande salle, il s’est présenté : Anès, 6 ans et il nous a dit : « Je suis un enfant malade et merci pour le film, ça m’a fait du bien ». Avec Booder, les mots ne venaient pas, nous contenions nos larmes. Puis, le public a applaudi. L’émotion était forte. Nous avons beaucoup de messages de gratitude alors que c’est nous qui sommes reconnaissants et admiratifs.
Avez-vous un secret de tournage ou une anecdote à partager avec nous ?
Adèle Pinckaers, qui interprète Lola, arrive un matin et dans son jeu, je sens que quelque chose ne va pas. Je demande à être seule avec elle. Elle éclate en sanglots dans mes bras et m’explique que son copain l’a quittée. Je lui raconte que Julian Roberts a vécu la même chose lors du tournage de Pretty Woman. Elle ne connaissait pas l’anecdote. Je lui dis que Julia a reçu une distinction pour sa prestation, que s’est devenue une star internationale. Adèle a séché ses larmes et en bonne professionnelle, elle est retournée sur le plateau avec beaucoup de courage et a joué comme si rien ne s’était passé. PS : J’ai eu son autorisation pour cette petite anecdote !
Quel(s) message(s) souhaitiez-vous faire passer à travers ce film ?
Après le visionnage, une femme a témoigné à Booder que ce film était d’utilité publique. Nous n’avions pas cette prétention, mais si c’est ce qu’il véhicule, nous en sommes très heureux.

Un mot pour la fin ?
Je citerai une phrase du film : « Il y a une chose aussi inévitable que la mort, c’est la vie ».