Inspiration occidentale pour la bande originale de la série « Ronja, fille de brigand »

Image extraite de la série Ronja, fille de brigand
© NHK • NEP • Dwango, licensed by The Astrid Lindgren Company / 2021 - Septième Imago.

Le compositeur Satoshi Takebe se confie sur sa collaboration avec Gorō Miyazaki pour la série Ronja, fille de brigand.

Satoshi Takebe est un musicien claviériste qui a travaillé sur des arrangements musicaux pour de nombreux artistes. Il est aussi compositeur de musiques de films pour des séries télévisées. La colline aux coquelicots a été sa première collaboration avec Gorō Miyazaki ainsi que sa première incursion dans le monde du cinéma d’animation. 

« Même si j’avais été chargé de la composition musicale de La colline aux coquelicots, je n’avais en fait que très peu d’expérience de la musique de film. La colline aux coquelicots a été ma première commande pour le cinéma d’animation. On m’avait dit de faire ce qui me venait à l’esprit, j’ai donc eu une très grande liberté au moment de composer, ce dont je suis très reconnaissant. J’ai été très content que le réalisateur me demande de retravailler avec lui sur Ronja, fille de brigand. Après avoir lu le livre pour m’en faire une connaissance intime, Gorō Miyazaki m’a montré quelques images pour que je vois vers quoi nous allions et m’indiquer ses idées sur la musique. Je voulais utiliser des instruments folkloriques traditionnels, mais les choses ont évolué au fur et à mesure que sortaient les premiers épisodes. A terme, nous n’avons même pas utilisé 20 % des idées qui avaient émergées au début. C’est l’enregistrement du thème du générique qui explique le changement du style musical. Les lieux principaux de la série sont une forêt et un vieux château, assez bucoliques et traditionnels, mais comme c ’était dessiné en 3D nous sommes arrivés à la conclusion que la musique composée à l’ordinateur lui irait comme un gant. C’est pour le moins l’impression que Gorō et moi avons eue, raison pour laquelle nous avons abandonné l’idée de la musique folklorique. La première chanson que j ‘ai composée est celle que chante Lovis quand elle met Ronja au monde. « Ookami no uta » (la chanson du loup). »

« La suivante a été créée avec l’image des bandits lors d’un banquet, raison pour laquelle je l’ai intitulée « Enkai no uta » (La chanson du banquet). Ces deux mélodies ont été composées avant le thème du générique. Après avoir enregistré celle-là, vint le tour de « Sanzoku no tema », (La chanson des brigands). C’est une mélodie puissante, mais elle a un côté enchanteur, à l’image des brigands. Après, avec l’image des brigands réunis, bavardant autour d’une immense table, j’ai composé la mélodie « Nonki na hitobito » (Les insouciants). Ma méthode de création musicale n’a pas changé depuis La colline aux coquelicots. Dans un premier temps, j’écoute les idées du réalisateur et, les gardant à l’esprit, je me mets au travail… et le processus se répète pour toutes les chansons. Je fais également des changements quand le réalisateur me propose des petits arrangements. Finalement quand une chanson lui plaît, il décide à quelle scène elle convient le mieux. C’est ainsi que naissent toutes les mélodies. Il y a à peu près 60 thèmes composés dans Ronja, fille de brigand. Certains cadraient parfaitement avec une scène, mais d’autres étaient plus difficiles à caser ; ce qui ne veut pas dire que les thèmes soient mauvais, bien sûr. Lorsque nous avons visionné le premier et le deuxième épisode, avant qu’ils ne soient diffusés à la télé, il y avait des mélodies qui avaient été utilisées dans des scènes où je ne les avais pas imaginées, ce qui donnait des résultats surprenants. C’est Koji Kasamatsu, l’ingénieur du son particulièrement talentueux de La colline aux coquelicots qui faisait ce genre de choix. »

« J’ai pensé que comme la série allait être diffusée au Japon, beaucoup de gens ne sauraient pas où se trouvait la forêt dans laquelle vivent Ronja et les siens et c’est pour cette raison que je me suis inspiré de la musique occidentale espagnole ou irlandaise. Un exemple de mélodie qui a changé à l ’enregistrement, est la flûte ancienne dont jouait un des musiciens du marchand au premier épisode. Un des brigands la vole et va en jouer plus tard durant le banquet. La scène a subi des changements, et plus qu’une flûte on aurait dit une zurna, un instrument ancien de la famille du hautbois. Comme dans la scène on voit très clairement l’instrument, nous avons pensé que le mieux était de refléter le plus fidèlement possible la réalité. On s’est mis à chercher un interprète de zurna dans tout le Japon et quand nous l’avons trouvé, il a eu la gentillesse de venir à une séance d’enregistrement et de jouer pour nous. Nous n’avons jamais songé à un style unique au moment de composer la bande son de la série. Il y a des mélodies typiques de la région dans laquelle se déroule l’action, d’autres plus modernes, d’autres plus nostalgiques… Certaines sont interprétées au piano, alors que d’autres le sont avec des instruments à vent. En définitive, la bande son est très variée et je me réjouis de penser que j’ai pu faire partager la joie que j’ai éprouvée, en composant la musique de la série. »

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